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GERMINAL 2012 ou l'enfer dans une mine Bolivienne

Mardi 28 aout 2012
En BOLIVIE, les touristes peuvent visiter une mine en exploitation.
La montagne : Le Cerro Rico, près de Potosi, au sud du pays est exploitée depuis plus de 450 ans.
Pendant longtemps on y extrayait de l'argent. Aujourd'hui, les filons d'argent sont quasiment épuisés. Il y en a... Il y en aurait même de grosses réserve sous la montagne qu'il faudrait raser pour y accéder. La population et les mineurs s'y opposent.
Il ne reste plus que du nickel, du plomb et d'autres métaux.
Exploitée pendant la colonisation par les espagnols qui y faisaient travailler les indigènes, puis, a partir de l'indépendance, l'état Bolivien qui faisait également bosser les indigènes.
Le filon d'argent épuisé, l'état s'est retiré, laissant la place à une coopérative qui exploite la mine et les mineurs.
Les mineurs ne sont pas salariés. Ils perçoivent un pourcentage sur le filon qu'ils ont trouvé. Ils se regroupent au sein d'une équipe autonome qui exploite et gère sa galerie. Celles-ci sont jalousement fermées à clés.
Le salaire minimum Bolivien est d'environ 650 Bolivianos soit environ 80 €uros. Un bon mineur, chanceux, peux gagner le double.
Ni salarié, ni fonctionnaire,il n'a donc aucune couverture sociale.
Tout l'équipement et l'outillage, y compris la dynamite, les gants etc sont à sa charge. Il ne perçoit pas de combinaison de travail. Il utilise ses vieux vêtements.
Il devrait porter au moins un masque anti-poussières... C'est trop cher, un bout de chiffon suffit...
La moyenne de vie ?? = 45 ans !
Il bosse du lundi au samedi... Certain, ayant sans doutes entendu le célèbre "Travailler plus pour gagner plus", vont travailler le dimanche... sauf que ce jour là, la ventilation des galeries ne fonctionne pas. Ils y vont quand même.

Le "décor" étant planté la question qui se posait était : Avons nous le droit moral d'aller voir ces gens crever travailler ? Es-ce du voyeurisme touristique ?
Connaissant tout cela, nous avons décidé d'y aller, pensant que notre petite contribution financière pouvait peut-être leur apporter un tout petit plus.
La visite réalisée, nous ne regrettons pas. A la sortie, de la mine nous n'étions pas voyeurs mais des témoins.
Comment, à notre époque, peut-on exploiter des hommes de cette manière et comment ces hommes peuvent-ils accepter de travailler dans ces horribles conditions?

En quelques photos et commentaires, ce que nous avons vu. Nous n'avons pas pris certaines images qui auraient été dégradantes pour ces hommes.

Nous avons rendez-vous de bon matin devant l'agence qui organise notre visite.
Un minibus nous amène à un local en ville pour nous équiper. Vêtements, bottes casque, lanterne.


Nous achetons divers produits que nous offrirons aux mineurs. La guide nous conseille : Jus de fruits, boissons toniques, feuilles de coca, cigarettes etc. C'est parti en direction de la montagne.


Petite précision, ne vient pas visiter qui veux. Sitôt arrivés, deux policiers ont contrôlé les documents et les accréditations de nôtre guide.
On grimpe jusqu'à la mine que nous devons visiter. On traverse un espèce de village délabré qui en fait sont une cabane pour chaque équipe. Ça tiens lieu de vestiaires.
Les mineurs, une fois en tenue de travail se préparent mentalement aidés par un petit coup d'alcool et quelques poignées de feuilles de coca. Tout au long de leurs journée de travail, ils ne mangeront pas. Pas de toilettes à l’intérieur.








Nous voici tout près de l'entrée de la mine.
Des wagonnets poussés par les hommes sortent du boyau. Certains sont chargés de minerai en vrac. Ils sont acheminé sur une butte pour être déversés dans les camions. Chaque équipe a son déversoir et charge le camion qui lui correspond.





D'autres wagonnets sortent avec du minerai mis en sac. La mécanique n'est pas présente. On décharge à la main pour être chargé plus tard sur des camions.









L'entrée de l'enfer est là... Banale.
Il faut y aller, les gars ! La plupart sont très jeunes. Vêtus de bric et de broc, sans protections, ils vont y aller pour une longue, très longue journée.





A nous, maintenant. Sur l'ordre de nôtre guide, on y va, car nous devons progresser sans gêner les travailleurs.



Assez haute et large, la galerie se resserre et s'abaisse rapidement au point que nous devons marcher tête baissée pour les plus petits et courbés pour les plus grands.
Au temps de la colonisation, les Espagnols avaient importé d'Afrique 3000 esclaves noirs, grands et forts, voulant augmenter la productivité.
Trop grands pour ces petites galeries ils sont pratiquement tous morts rapidement. Les derniers survivants ont été conduits en Amazonie, une région qui leur correspondait mieux.





Quelques minutes que l'on marche et voila que sur la gauche, une chose étrange...
Une représentation d'un personnage, mi humain, mi animal. Un espèce de diable avec des cornes. Et sur et autour de lui, toutes sortes d'objets : Boissons, feuilles de coca,on lui a même mis une cigarette à la bouche...
C'est EL TIO (Le tonton).
Lorsque les Espagnols, ont commencé l'exploitation de ces mines, il y ont fait travailler les indigènes.
Ces gens simples et pas instruits, croyaient en plusieurs dieux : Le Dieu soleil (Inti), la Terre mère (La Patcha-mama) etc... Ils étaient très superstitieux.
Les Espagnols en ont profité pour inventer un dieu : EL TIO, auquel ils ont attribué le pouvoir de surveiller les ouvriers et de punir les fainéants.
Ces pauvres gens y ont cru longtemps. Au fil du temps, ce personnage est devenu gentil et est aujourd'hui un porte bonheur à qui on offre des offrandes car les indigènes sont Chrétiens mais superstitieux et attachés à leurs croyances ancestrales.



C'est toujours plus bas et plus étroit et il y a de moins en moins d'oxygène malgré les tuyaux qui acheminent de l'air frais au fond des galeries. Parfois les étais nous apparaissent en bien mauvais état.







Ici, des hommes ont un problème avec un wagonnet. Il faut le remettre sur les rails.



La, un wagonnet sur le coté a peut être rendu l’âme...



Deux hommes arrivent en courant face à nous. Il nous font signe de dégager de la voie car un wagonnet arrive poussé par des hommes.





Nous offrons une boisson tonique à deux mineurs. Ils apprécient.
Les gens sont très sympas avec nous. Ils nous saluent par "Bonne nuit".


Le chargement a basculé. Il faut recharger le wagonnet...



Certaines galeries se remplissent d'eau d'infiltration.
Il existe des pompes à eau, direz-vous... Non, ici,on ramasse l'eau à l'aide de seaux et on rempli un wagonnet et quand il sera plein on le poussera jusqu'à un endroit de la mine d’où l'eau pourra s'évacuer une fois déversée.



On ne sait pas ce que fait ce wagonnet vide sur la voie. On a un peu de mal à passer.



Encore plus loin sous la montagne et encore plus chaud. Au bout des galeries, les hommes qui creusent le font sous 50°.
Un wagonnet qui attend d'être poussé à l’extérieur. Au fond, une grille fermée à clé. Derrière les hommes creusent...



Notre guide, est appréciée des mineurs. Pour chacun un mot gentil, une plaisanterie. Chaque fois que l'on peu on leur offre à boire, mais notre réserve s'épuise.
Gentiement, l'un d'eux pose même avec nous. Quelques secondes de détente pour lui.
Ils pourraient jalouser nos privilèges, mais il n'en est rien, des gens extraordinaires





Ceux la, on ouvert une galerie à la verticale. Ils y accèdent par une échèle branlante.





Re voila nos récupérateurs d'eau. Cette fois,le wagonnet est plein, ils s’apprêtent à le vider.



Plus d'une heure que l'on marche. On arrive au plus profond de cette galerie.
Nous sommes à quelques mètres de ceux qui creusent. On ne pourra pas s'approcher. Le manque d'air nous suffoque. Il faut retourner car on leur pique leur oxygène. Juste le temps de saluer les deux personnes qui réceptionnent le minerai extrait quelques mètres plus loin. Ils sont torse nu, en sueur. Ils me saluent de la main en me disant "Buenas noche" (Bonne nuit).
Demi tour, il est temps de sortir et retrouver un peu d'air frais.
Sachant qu'il allait faire très chaud, j'avais pris, pour nous, une bouteille d'eau de 600 cl.
Sur le retour on croise un jeune mineur, il nous demande de l'eau. La guide lui propose un peu de jus de fruit qui nous reste. Il répond "Non, j'ai trop soif, il me faut de l'eau", je lui donne ma bouteille. Il est heureux.
On s'approche de la sortie, on respire mieux.
Le temps de photographier une parois dont l'humidité a oxydé les métaux dans la roche.
On sors enfin.



Nous allons rentrer en ville et poursuivre notre voyage,pendant qu'eux vont continuer dans leur galère pour 160 €uros par mois, si EL TIO leur est favorable.


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